mardi, juillet 04, 2006

Sur les traces du dernier trappeur :
Troisième semaines à Icy Water c'est toujours aussi bien. Matthieu se fait bien à la transformation, il étonne tout le monde avec ces talents de fileteurs. Pour ma part, l'élevage de l'omble chevalier, c'est un peu diffèrent, que celui pratiqué en France. Ils montent à des densités de plus de 200 kg/m3, la mortalité et pratiquement nulle et les poissons restent super beau, de plus même au delà de 14°C ils n'ont pas de problème de furonculose (vaccination).

Sinon, notre troisième week-end était un peu spécial, car le premier Juillet au Canada c'est férié. C'est équivalent au 14 juillet chez nous. Les Canadien on donc un week-end de 3 jours pour récupérer de la fête.
Comme on n'avait pas envie de traîner tout le samedi soir dans les bistrots de Whitehorse et mettre après deux jours pour récupérer. On a décidé de partir à l'aventure pendant que tout le Canada se prenait une cuite.
Nous décidons donc de louer une voiture pour aller pêcher la Lapie River, peuplé d'artic grayling, dans le sud presque en Colombie Britannique. Mais grosse déception après le passage chez le loueur, il faut attendre que Matthieu ait 21 ans, c'est à dire dans un mois pour pouvoir partir plus loin.
Il est jeudi soir il faut trouver un autre plan pour la fin de semaine. Soudain une idée traverse l'esprit. Et si on allait dormir dans la cabane à Vanier !
La cabane où à été tourné le film du dernier trappeur se situe quelque part dans la montagne sur la rive droite du Fish Lake. On décide de louer un canoé pour s'y rendre.
Vendredi soir après avoir chargé le canoé et les affaires dans le pick up à Mike, un employé super sympas qui a bien voulut nous emmener, nous voilà sur le Fish Lake. Bon ou est la cabane ? Car le lac est grand et il y a un paquet de montagne autour.
Nous décidons donc de nous rendre chez notre ami Pierrot le trappeur à deux pas du point de départ, pour qu'il nous renseigne sur notre destination. Chez lui commence la première difficulté de notre parcours, trouver une feuille de papier et un stylo dans une cabane de trappeurs. Pierrot nous trace difficilement un vague croquis sur une assiette en carton et fait beaucoup d'efforts pour se remémorer le parcours car il vient de prendre 12 bières avec le voisin. Avant de partir pour de bon il nous prette Poppy un husky de 4 mois qui sera notre ange gardien contre les grizzly. Durant le week-end nous devons lui trouver un nom car au Yukon un Poppy c'est un petit chien.
Après d'autres recommandations d'usages nous voilà pret à partir sur le fish lake avec une carte approximative, un chien qui a jamais mis les pieds dans un canoé, le vent qui n'est pas avec nous et deux frenchies qui n'ont pas pratiqué la navigation depuis un bon moment. Pierrot et septique :"Il faut plus de trois heures pour arrivé là bas, de plus on voit pas la cabane depuis le lac. Ca ne m'étonerait pas que vous ne la trouviez pas. De toute façon je passerais quand même voir si vous êtes bien arrivé ce soir ou demain matin". Et nous larguons les amares pour le Wilderness total, à trois heures de quad de la civilisation.
Le paguaillage c'est compliqué, en plus avec ce vent qui et de plus en plus fort on à du mal à aller droit, au bout d'une heure nous nous arrêtons sur une île pour réiquilibrer le matériel. Puis nous repartons, le cadre et magnifique le soleil rejoint peu à peu les montagnes et donne un lumière rasante sur le lac. Ca devient de plus en plus dur de ramer avec ce vent qui produit des vagues de 50cm qui font tanguer dangereusement le navire. Pourtant il faut nous battre encore contre le vent nous avons encore une crique à traverser avant d'arriver sur le morçeau de montagne où devrait se trouver la cabane.
Nous touchons presque au but, quand les vagues deviennent intolérables il faut ramer vite et du bon coté pour éviter que le canot se mette en travers, se qui serait une catastrophe car nous serions à coût sur renversés et précipités avec le chien et le matériel dans l'eau glacée qui n'exède jamais 1o°C.
Plusieurs fois, le canoé est projeté contre le rivage sans que ni hommes ni chien ne puissent y faire grand chose; heureusement, plus de peur que de mal. Mais où elle est cette foutue cabanne, on ne vas quand même pas se faire renverser à 200 m de celle ci, alors que l'on a traversé tout le lac ! Après avoir dépassé la zone potentielle, nous faisont demi tour. Là, cela ce corse, nous sommes toujours dans le bon sens des vagues (de face) mais celle ci nous viennent par derrière et nous surprennent. La tension commence à monter, le vent forcit de plus en plus, le soleil est couché depuis longtemps et les forces commencent à dimminuer malgré la forte dose d'adrénaline présente.
Matthieu avait repérés un semblant de sentier le long de la berge. Nous accostons et décidons malgré le risque de faire mauvaise rencontre de continuer l'exploration à pieds. Et voila deux martients, trempés de la tête au pieds, vétus d'un gilet de sauvetage jaune (on a pas pensé a l'enlever) entré dans la forêt alors que la nuit tombe (23h) en sifflant et parlant fort afin d'éloigner d'éventuels prédateurs. Et oui, cela fait une drôle d'impréssion de ne plus ce sentir au sommet de la chaine alimentaire. Pour tout moyen de défence, nous avons un chien terrorisé par la tempète et une bombe anti ours (lacrimogène hyperpuissant).
Nous décidons de monter sur le sommet de la montagne la plus proche afin de voir si l'on aperçoit le toit de la cabane à travers les arbres.
Nous suivons le sentier et à notre grandre surprise nous découvrons dans la painombre des restes de feux, des ferrailles rouillés dans les buissons. Puis nous perdons le sentier. Nous suivons Poppy à travers les bosquets de saules touffus afin de gagner la limite des arbres. Sous une épinette nous tombons sur notre première trace d'ours se qui ravive la tension déjà présente.
Et là miracle, après un gros quart d'heure de marche, nous distinguons nettement, juste en contrebas, dans une petite clairière le toit de notre cabane couvert d'une bâche bleu pour en parfaire l'entanchéité.
Soulagement générale !!
Nous n'en croyons pas nos yeux, nous sommes devant la cabane du dernier trappeur, dont les images nous ont tant fait rêvé. C'est presque comme dans le film sauf qu'en trois ans la végétation a poussée autour et le bois à perdu sa couleur dorée d'origine.
Après avoir fait un petit détour par la cabanne pour en vérifier l'état, nous partons chercher nos affaires dans le canoé. Arnachés tels des chevaux de trais, nous remontons la piste jusqu'à notre demeure. Il fait nuit.
Tout dabord se réchauffer, puis se nourrir avant de passer une bonne nuit.
Pour se réchauffer, nous mettons en application le vieux dictons qui dit que le bois chauffe plusieurs fois. Mais après une courte mais difficile corvé de bois nous pouvons souffler devant le poële qui ronfle et le repas qui mijote. Pour ce soir, repas de trappeur : pot au feu de moose avec du riz. Et là le problème du moose apparait : impossible de planter les dents dedant. Que c'est dur ! Nous comprenons sur l'instant la nécessité qu'avait les chercheur d'or du temps du klondike d'avoir un hachoir à viande; et nous le regrettons.
Pendant que nous mastiquons en silence nous entendons au loin, par moment comme un bruit de moteur. Soudain, la porte souvre et nous découvrons notre ami Pierrot accompagné d'une amie sur le pas de la porte.
Il parrait heureux de nous voir là, bien au chaud alors que sur le lac la tempête fait rage.
Après quelques phrases, nous comprenons que l'apéro a du se prolonger pour tout les deux, mais ils sont quand même venus nous voir malgré les trois heures de quad au travers des montagnes sur des pistes à peines existantes. Ils restent dormir avec nous, et malgré les salves d'attaques de moustiques nous tombons tous dans un long et bon sommeil réparateur ; dans la cabane à Vanier.